Vogue de Carouge

Nolose

La Vogue Nolose

Nolose

Aujourd’hui certifiée vingt ans d’âge, une musique ambrée distillée dans des caves à jazz, une satanée belle robe. Nolosé n’a pas, comme les héros de la salsa, grandi à la Havane ou dans le Bronx, c’est le Bronx qui a grandi dans Nolosé.

Nolosé a tout ce qu’il faut là où il faut : une section rythmique, des voix et souffles, onze musiciens, onze incendiaires. Après une enfance sage, le groupe s’est doucettement encanaillé, quittant le sentimentalisme d’usage et la mélodie gentillette pour cuirasser son corazón. Le jazz d’abord s’y était trouvé à la maison, apportant avec lui son cortège de libertés individuelles et un groove d’enfer: chacun donne, personne ne prend, c’est la musique, la sauce, c’est la salsa qui prend. En la relevant récemment par l’intégration d’éléments soul, hip hop ou RnB, Nolosé obtient une salsa urbaine picante, muy muy caliente. Cette musique en mutation, cette mutazique donne le frisson. Et si on y perd son latin, on y gagne son latino.

Un peu à l’étroit dans son pays natal qui, pour le garder, lui offre ses meilleures scènes (Montreux Jazz Festival, Salsa National Bern, Les Docks à Lausanne), Nolosé prend aujourd’hui son envol. Pour ceux qui ne le sauraient pas (No lo sé, littéralement: « je ne le sais pas »), Nolosé, c’est, dans le désordre: une nuit portoricaine, une orchidée sonore, une noce colossale, le réchauffement de la planète, un algorithme pirate, un algoblues. Nolosé, c’est un cargo hypersonique avec embarquement immédiat. Plus loin même que Cuba et plus loin que Porto Rico, il vous emmène au pays de Frénésie.